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Le roi des Belges Albert II arrive ce lundi 28 juin 2010 en République démocratique du Congo pour assister aux cérémonies du 50e anniversaire de l'indépendance de ce pays. Un voyage délicat tant les liens entre la Belgique et son ancienne colonie sont complexes et tourmentés.

La relation du Congo Kinshasa avec Bruxelles s'exerce souvent sur le mode du «je t'aime moi non plus». Belges et Congolais alternent brouille et réconciliation. La dernière date d'il y a moins de deux ans lorsque l'ancien chef de la diplomatie Karel de Gucht connu pour ne pas avoir la langue dans sa poche avait critiqué la corruption des élites congolaises et avait lâché qu'il n'y avait pas d'interlocuteur valable au Congo. Kinshasa avait alors rappelé son ambassadeur en Belgique.

Est-ce pour éviter tout incident, tout éventuel dérapage ? Le roi Albert II et le Premier ministre qui l'accompagne ne devraient en tous cas pas s'exprimer publiquement durant leurs quatre jours de visite. Il n'est même pas prévu, semble t-il, que le roi prenne la parole lors du dîner de gala offert mardi par le président Joseph Kabila aux chefs d'Etat étrangers présents pour ce cinquantenaire de l'indépendance.

De même, bien qu'il soit chef des armées, Albert II assistera en costume civil au défilé militaire congolais, point d'orgue des cérémonies. Aucun soldat belge ne participera à ce défilé. Une partie de l'opinion belge s'y est opposée pour ne pas cautionner une armée congolaise coupable d'exactions contre les populations des provinces de l'Est du pays. Le meurtre du défenseur des droits de l'homme Floribert Chebeya au début du mois avait également incité les ONG belges à demander au roi de renoncer à son voyage.