Kigali voudrait que Nkunda reprenne du service
Un autre schéma de paix pour le Kivu singulièrement pour le Nord-Kivu à proposer à Joseph Kabila ? En tout cas, dans les milieux diplomatiques, les langues se délient.
Et pour cause ?
Joseph Kabila serait déçu, Bosco Ntaganda n’ayant pas été la solution miracle de la paix au Kivu.
Dans le cercle du pouvoir à Kigali, on se servirait de cette réalité implacable pour proposer de relancer le dialogue avec le président congolais en présentant le cheval Laurent Nkunda. De la sorte, Laurent Nkunda réhabilité, Bosco Ntaganda pourrait être livré à la Cour pénale Internationale (CPI) par le gouvernement congolais.
Pour Kigali, il est question de se dédouaner des Tutsi congolais et certains tutsi de la diaspora anglophone qui ne digèrent pas que Paul Kagame puisse livrer Laurent Nkunda.
Bien plus, la situation de Laurent Nkunda (ni libre, ni prisonnier) s’assimile à une trahison de Kigali doublée de l’ingratitude envers les Tutsi congolais qui se sont battus pour la cause de leurs frères du Rwanda. Il faut « libérer » Laurent Nkunda et relancer le dialogue avec Joseph Kabila.
On allègue que les lieutenants de Nkunda se disent prêts à proposer un autre schéma qui conduirait à la paix au Kivu.
Ce schéma ainsi adopté permettrait d’une part à Joseph Kabila d’honorer ses engagements vis-à-vis des Statuts de Rome dont la CPI est l’émanation et, d’autre part, de sortir de la léthargie actuelle dans la situation d’une sécurité/insécurité relative.
Pour les observateurs avertis, le régime de Kigali voudrait relancer la fameuse question des réfugiés tutsi restée pendante depuis les accords avec Bosco Ntaganda. Ce qui fait dire à l’opinion que Joseph Kabila, s’il adhérait à ce énième plan de paix proposé par Kigali, il risque de devenir le « dindon de la farce ». Même si l’on comprend le choix difficile à opérer entre d’une part, faire plaisir à la CPI en livrant Bosco Ntaganda, c’est-à-dire en respectant les engagements de la RDC et d’autre part, au nom d’un certain plan de paix du Kivu, ouvrir de nouveau la boîte de Pandore, en renégociant avec Laurent Nkunda, qui pose le problème d’espace vital pour les populations rwandophones.
Seul l’avenir nous déterminera.