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BANA CONGO
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26 novembre 2008

"De Gucht devient lui-même le problème"

Charles Michel justifie son voyage au Congo qui, selon lui, s'inscrit parfaitement dans la position adoptée par le gouvernement à l'égard du Congo.

A force de provoquer des problèmes, Karel De Gucht devient lui-même un problème, juge le ministre de la Coopération, Charles Michel, dans un entretien publié par l'hebdomadaire TéléMoustique.

Dans une interview accordée au quotidien flamand "De Morgen", le ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht (VLD), s'en était pris à Charles Michel (MR) après un voyage de ce dernier en République Démocratique du Congo (RDC) le 8 novembre au cours duquel il avait rencontré le président Joseph Kabila. M. De Gucht avait jugé l'approche de son collègue "déloyale et inefficace". Il estimait que le premier ministre Yves Leterme devrait prendre les mesures "appropriées" contre le "dissident" Michel. "Quand on provoque systématiquement des polémiques et des problèmes, on finit par devenir soi-même le problème. Si le ministre De Gucht veut vraiment la normalisation (des relations avec la RDC, ndlr), il doit adopter un message public différent", a souligné M. Michel qui s'était montré jusqu'à présent discret à la suite des attaques de son collègue.

Le ministre justifie son voyage au Congo qui, selon lui, s'inscrit parfaitement dans la position adoptée par le gouvernement à l'égard du Congo. Si M. De Gucht ne partage pas cette position, il doit soit convaincre ses partenaires de la changer, soit démissionner, avertit M. Michel. "Le gouvernement martèle qu'il veut la normalisation des rapports avec la République Démocratique du Congo, des liens rompus par les voyages de Karel De Gucht. Mes entretiens politiques à Kinshasa se sont inscrits au milimètre près dans la volonté belge. Si un ministre a un problème avec cette position commune, il doit soit convaincre l'équipe de changer de cap, soit quitter le gouvernement", a-t-il expliqué.

Aux yeux de M. Michel, la stratégie de rupture de son collègue est contre-productive. Elle handicape des projets importants soutenus par la Belgique en faveur de la population congolaise. Elle a également mis la Belgique sur la touche lors du Sommet de Nairobi le 7 novembre. "Donner des leçons depuis son fief de Berlare est une stratégie complètement inutile puisque Karel De Gucht n'a pas pu se rendre à la table des négociations pour livrer ses conseils à la RDC", a fait remarquer M. Michel.

Le ministre MR ne considère néanmoins pas que l'entente entre libéraux du nord et du sud est menacée. "L'unité de la famille libérale n'est pas menacée. La position de Karel De Gucht au sein du VLD est très personnelle. Et je me demande si elle n'est pas motivée par des considérations électorales. Si un ministre des Affaires étrangères est émotif au point de confondre ses intérêts en Belgique avec la crédibilité du pays sur la scène internationale, alors nous sommes confrontés à une vraie difficulté", a encore dit M. Michel.

Le gouvernement congolais avait décidé, le 23 mai, de rappeler en consultation son ambassadeur en Belgique, Jean-Pierre Mutamba Tshampanga, de fermer son consulat à Anvers et de demander à la Belgique de faire de même pour ses consulats à Lubumbashi (Katanga, sud-est) et à Bukavu (Sud-Kivu, est), pour protester contre des propos tenus par M. De Gucht.

Le chef de la diplomatie belge avait provoqué la colère des dirigeants congolais en affirmant, le 18 mai, que la Belgique, octroyant tous domaines confondus "environ 200 millions d'euros" par an à la RDC, avait "l'obligation morale" de prendre position sur ce qui s'y passe.

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