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BANA CONGO
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2 novembre 2008

MONSENGWO A BRUXELLES : 15 ANS DE GUERRE N’ONT RIEN APPORTE AU CONGO

MONSENGWO A BRUXELLES : 15 ANS DE GUERRE N’ONT RIEN APPORTE AU CONGO

Malgré le climat maussade, les Congolaises et Congolais de Belgique se sont déplacés très nombreux pour écouter Monseigneur Monsengwo.
C’est devant près de 1.500 personnes que l’archevêque de Kinshasa a célébré sa messe à la basilique de Koekelberg à Bruxelles, ce samedi 1er novembre 2008, fête de la Toussaint. Pour officier la messe, une quarantaine de prêtres étaient à ses côtés avec l’accompagnement d’une chorale congolaise de près de cent personnes.
D’entrée, Monsengwo a placé cette rencontre dans le cadre de la communion entre les fils et filles du Congo. C’est ainsi qu’il signalera que cette messe était aussi en communion avec les compatriotes qui se trouvaient à l’église Notre-dame de l’assomption pour une messe en mémoire des évêques du Kivu morts durant cette longue transition et victimes de ceux qui se sont exportés chez nous avec leur culture de la tuerie.
Quoique centrée sur les saints, tous les saints, l’homélie de l’archevêque de Kinshasa a néanmoins été aussi un clin d’œil vers ce qu’est notre vie des congolais via les valeurs du monde.
Les valeurs du monde sont aux antipodes des valeurs des saints. Et la vie du monde est caractérisée par :
la soif des richesses
la recherche de la puissance et du pouvoir
la fourberie, la tromperie
la médiocrité
la recherche de la facilité
la domination par la force
la loi du moindre effort
la loi du plus fort
le culte du moi au point de se considérer comme la dernière instance,
l’instance ultime, même de vie et de mort sur les autres.
Et tout cela est loin des principes bibliques comme : « Tu ne jugeras point… », « Avant de voir la paille qui est dans l’œil de l’autre… »
Nous congolais, sommes-nous loin de ce cliché du monde ?
Dans son prêche en Lingala, l’archevêque de Kinshasa n’a pas manqué de faire allusion ce qui préoccupe le plus le Congolais aujourd’hui : La guerre ! Il fera remarquer que depuis 1996, notre pays est toujours en guerre. Et c’en est assez. Cette guerre n’a rien apporté au Congo. Les causes profondes de cette guerre, ne sont-elles pas dans l’existence en nous de ces valeurs du monde ? De ces valeurs qu’ont vaincu tous les saints ? Avons-nous déjà eu par exemple le courage de nous réconcilier ? Quand nous allons remplir les églises et que nous faisons nos offrandes à Dieu, avons-nous préalablement pris la précaution de nous réconcilier avec notre frère  comme le dit la bible ? De nous pardonner mutuellement ?
Sans cela dira l’archevêque de Kinshasa, « tokoyenga yenga » Nous continuerons à galérer.
Et pour conclure, Monseigneur Monsengwo lancera : «  Convertissez-vous ! » c’est-à-dire une conversion des mentalités, une conversion des cœurs et des esprits..
Sera alors entonnée le chant « Kinshasa Teleme ongenge mwinda ya Kristu » , « Kinshasa lève-toi et fais briller la lumière du Christ. » y a-t-il meilleur message patriotique ?
Il sied de signaler que durant le culte, quelques remous ont été perceptibles. Ce qui occasionnera une irruption des agents de la police, en tenue et en civil. À la fin du culte, c’est sous une prudente protection policière que Monseigneur sortira de l’église.
Compte tenu de la situation à l’Est du Congo, certains participants nous confieront qu’ils auraient aimé entendre Monsengwo parler dans un style « Cardinal Malula » sans gants ni formules tortueuses voire paraboliques. La situation étant très grave au pays et à voir l’affluence, cela aurait été une occasion d’haranguer littéralement la foule.
Seulement, au début, l’archevêque de Kinshasa avait déjà averti : « J’ai donné une interview sur RFI il y a quelques jours. Je n’aimerais pas revenir ici sur son contenu. »
Qu’il le veuille ou pas, pour les Congolais, Monseigneur Monsengwo est un homme politique. D’où ce sentiment d’insatisfaction chez certains, et peut-être aussi cette grande affluence, à un moment où notre pays souffre d’une carence criante de leadership. Au fond de leurs cœurs, plusieurs Congolais ne nourrissent-ils pas un sentiment secret de voir Monseigneur Monsengwo occuper les avants-plans politiques de notre pays ?
Lundi 3 novembre Monseigneur donnera une conférence de presse où tous les sujets seront abordés.

Cheik FITA 
Bruxelles, le 1er novembre 2008

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