Treize rebelles et quatre civils ont été tués mardi matin dans des combats entre l'armée congolaise et la rébellion de Laurent Nkunda au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé un responsable militaire.

"Treize combattants du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple de Laurent Nkunda) ont été tués dans les affrontements de ce matin à Tongo", localité située à environ 60 km au nord-ouest de la capitale provinciale Goma, a déclaré le commandant des opérations de l'armée dans la région, le colonel Delphin Kahimbi.

Les quatre civils sont morts alors qu'ils tentaient de fuir les échanges de tirs à l'arme lourde entre les belligérants, a-t-il ajouté.

Les dix-sept corps gisaient encore mardi en fin de matinée à Tongo, entièrement contrôlée par les Forces armées de la RDC (FARDC), ont constaté des journalistes de l'AFP.

Trois soldats gouvernementaux ont été blessés dans les combats, selon les FARDC.

En outre, au moins trois autres civils ont été blessés par des obus et évacués par des Casques bleus vers des centres de santé proches de Tongo, selon la radio Okapi (parrainée par l'ONU).

De son côté, la rébellion du général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda a affirmé mardi que l'armée l'attaquait sur plusieurs fronts au Nord-Kivu.

"Depuis ce matin, les forces de la coalition gouvernementale (...) viennent de généraliser leurs attaques dans le territoire de Masisi", a dit le porte-parole du CNDP, Bertrand Bisimwa, sans fournir de bilan de ces derniers affrontements.

Selon lui, les positions du CNDP ont été soumises mardi matin à "d'intenses bombardements" des FARDC.

L'armée a utilisé des "chars de combat" et des "canons à grande portée" pour pilonner ses positions à Gashuga, près de Mweso, dans le territoire de Masisi, a poursuivi le porte-parole rebelle.

Des combats opposent régulièrement depuis le 28 août l'armée congolaise à la rébellion de Laurent Nkunda, en violation d'un cessez-le-feu consécutif à l'accord de paix de Goma, signé par les différentes parties au conflit en janvier 2008.

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, dont le pays préside l'Union européenne (UE), avait dénoncé lundi la situation "intenable et meurtrière" dans l'est de la RDC, où il a dit craindre "de nouveaux massacres massifs".

Il faut "sonner l'alarme. La situation redevient intenable et meurtrière (...) Tout est à nouveau dans le chaos", avait déclaré le ministre.