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BANA CONGO
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18 février 2008

Massacre du 16 février, les mêmes maux persistent seize ans après

En l’absence de Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa empêché, le doyen des prêtres et curé de la paroisse Saint Joseph de Matonge, Charles Kombe, a célébré samedi 16 février, une messe en mémoire des compatriotes victimes de la marche des croyants du 16 février 1992. Elle a connu la participation de plusieurs personnalités politiques (parlementaires, sénateurs, acteurs politiques) et de la société civile, familles des victimes...
Au cours de la messe, Louis Kalonji, représentant du Collectif du 16 février, un regroupement de quelques associations telles que l’Ascovi, CIAM Kinshasa, Ekolo ya Bondeko, Groupe Jérémie, MIEC, MIIC, Rodhecic, a rappelé qu’il y a seize ans, plusieurs corps inanimés des victimes qui marchaient pour une cause juste, avaient été exposés à la paroisse Saint Joseph. Lors de cette marche pacifique, les victimes réclamaient la réouverture des travaux de la Conférence nationale souveraine (CNS) suspendus par le gouvernement Nguz.

« Aujourd’hui, les maux déplorés dans le passé subsistent et ceci exige de tout Congolais un engagement pour un changement réel », a-t-il déclaré. Parmi ces maux, il y a l’insécurité, le délabrement des infrastructures de base (routes, eau, électricité), le chômage, la mauvaise rémunération des travailleurs, la délinquance juvénile, la corruption, l’impunité et les nombreuses déficiences des services publics. Une situation qui ne doit pas perdurer et qui exige la prise des initiatives constructrices pour une société de liberté, de responsabilité, de justice, de tolérance, de solidarité, et du sens du bien commun.
Louis Kalonji a également plaidé pour l’engagement de tous dans la consolidation de la démocratie.
De son côté, le père Rigobert Minani du Rodhecic a indiqué que désormais il existe une liste harmonisée des victimes de la marche du 16 février, bien que plusieurs corps n’eurent pas été identifiés. « Les vrais acteurs devront commencer à écrire l’histoire, et ceux qui sont disposés à compléter la liste des victimes seront les bienvenus », a exhorté le père Minani Bihuzo.

Un monument pour les victimes du 16 février

Au sortir de la messe, quelques représentants des organisations non gouvernementales ont rendu publique une déclaration. Elle a été lue par le secrétaire général du CNONGD, Robert Mabala. Il a exigé l’érection d’un monument en mémoire des victimes du 16 février 1992, le dédommagement des familles des victimes. La société civile demande aussi que la journée du 16 février soit décrétée chômée et payée. Mabala a expliqué que c’est la république qui a été à l’origine de ce massacre. Il revient donc à l’Etat congolais de réparer les préjudices subis par les victimes ou leurs familles.

Respect du mot d’ordre de Tshisekedi

Une forte délégation de l’UDPS conduite par le 1er Vice-président du Comité organisateur du 1er congrès, Xavier Beltchika, a assisté à cette messe. Me Mukendi, membre de ce comité, a expliqué que le 16 février 1992, les chrétiens ont expérimenté le mot d’ordre du président national de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, de « braver la peur ». Ils ont chassé la peur et la marche a été réprimée dans le sang, il y a 16 ans. Inquiet, Me Mukendi constate que la peur est en train de revenir, tout en appelant le peuple congolais à demeurer ensemble pour le vrai changement.

Le combat pour un Etat de droit

Pour sa part, le député Kiakwama a indiqué que les gens doivent mourir pour réclamer leurs droits et c’est ce qui s’est passé le 16 février 1992. Aujourd’hui, les Congolais doivent encore se battre pour que l’Etat de droit règne en maître. Il a également déploré le règne de la culture de l’impunité dans notre pays, car les auteurs de ce massacre restent impunis.

2008-02-18

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