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BANA CONGO
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2 février 2008

APRES GOMA :QUID DE LA SITUATION DANS LE GRAND KIVU

Après les émotions de la signature de l'acte d'engagement, la situation semble être revenue à la "normale" suite aux dernières escarmouches entre les miliciens Mayi Mayi du PARECO et les troupes du CNDP de Laurent Nkunda. Comme d'habitude les deux côtés s'accusent mutuellement d'avoir violé le cessez-le-feu. La MONUC qui a dépêché une équipe d'enquêteurs n'a pas encore réussi à déterminer qui des deux est l'instigateur de cette violation. De toute manière la mission onusienne n'a aucun intérêt à se mettre à dos l'un ou l'autre des belligérants. Ainsi, restera-t-on sans doute dans le vague et, quoi qu'il en soit, on ne doit pas s'attendre à ce que la paix tombe du ciel du seul fait de la signature d'un simple acte d'engagement.
En parlant justement de conclusion de cet acte d'engagement, beaucoup de gens, voire même les participants eux-mêmes, ne connaissent pas les conditions dans lesquelles ont été négociées cette signature entre les deux principaux belligérants, à savoir le gouvernement et le CNDP. Selon des informations obtenues de sources bien informées, le président Joseph Kabila a dû négocier en personne, pendant plus de trois heures, avec la délégation du CNDP afin de réussir à convaincre l'organisation de Laurent Nkunda de signer ledit acte d'engagement. On peut même imaginer que Kabila a parlé personnellement (par téléphone) à Laurent Nkunda, car la délégation du CNDP n'avait pas les pleins pouvoir pour prendre une décision quelconque sans se référer à sa hiérarchie.
D'ailleurs, les journaux de Kinshasa ont mentionné que les représentants américain, de l'ONU et de l'Union Européenne auraient passé 45 minutes à discuter au téléphone avec Laurent Nkunda, ceci afin de surmonter les derniers obstacles avant la signature de l'acte d'engagement. Bref, le président Kabila qui avait juré qu'il ne négocierait jamais avec le général déchu à dû changer son fusil d'épaule, car après la défaite cuisante des FARDC à Mushake, l'absence de la signature des délégués du CNDP sur cet acte d'engagement aurait carrément signifié un autre échec pour Kabila qui a englouti des milions de dollars US en per diem seulement pour cette conférence de paix.
La véritable question qui se pose maintenant est celle qui concerne la suite des événements. Jusqu'à présent, les commissions qui doivent assurer le suivi ne sont pas encore opérationnelles, tout comme le projet de loi d'amnistie, pourtant une des pierres angulaires de l'acte d'engagement, qui ne pourra être présenté avant le mois de mars prochain devant l'Assemblée Nationale, pour cause de vacances parlementaires. De même, si jamais cet acte devait être mis en oeuvre de manière intégrale, on se demande comment la MONUC pourra disposer de troupes suffisantes pour se déployer dans toutes les localités présentement occupées par les différentes groupes armés signataires. À vrai dire, si le territoire contrôlé par le CNDP est relativement homogène, facile d'accès et et facile à délimiter pour la MONUC, ce n'est pas le cas de différentes zones occupées par les Mayi Mayi, sans oublier les FDLR et consorts (RUD, Rastas, etc.). On sait bien que pour Kinshasa ce qui compte avant tout c'est la neutralisation du CNDP, le reste on s'en contrefout éperdument. Mais, il ne sera pas non plus facile pour le CNDP d'accepter de se laisser désarmer tant que demeureront intactes les structures combattantes des FDLR et des Mayi Mayi. Les premiers font d'ailleurs monter les enchères en affirmant que seul la déclaration de Rome du 31 mars 2005 compet pour eux.
L'autre grande actualité, après la kermesse de Goma, concerne la tournée médiatico-touristique du ministre français des Affaires étrangères, le très flamboyant vagabond politique Bernard Kouchner (Ségolène Royal affirme que Kouchner aurait été "débauché" du PS par Sarkozy avant même le premier tour de la présidentielle française). En ce qui concerne cette visite diplomatique de Kouchner, rappelons qu'elle a débuté par une rencontre avec le président congolais à Kinshasa. Au cours de cette rencontre, le ministre français a annoncé l'ouverture de trois consulats français, dont deux dans l'est du Congo à Bukavu et à Goma (l'autre sera ouvert à Lubumbashi). S'il existait déjà un consulat français à Bukavu à l'époque de Mobutu, celui de Goma apparaît comme une nouveauté. On peut imaginer qu'il s'agit ici de faire contrepoids à la nouvelle présence diplomatique américaine dans cette ville stratégique. Bref, on ne pouvait laisser l'Oncle Sam jouer tout seul dans la cour francophone. Bernard Kouchner est même allé jusqu'à promettre la tenue du sommet de la Francophonie à Kinshasa en 2010! On pensait que la mission de M. Kouchner concernait la réconciliation diplomatique avec Kigali, mais il semble qu'elle consistait également en une opération de charme auprès des autorités congolaises, ne serait-ce qu'à cause de la progression de la Chine dans les parages.
Après Kinshasa, le ministre Kouchner a fait escale à Goma pour y rencontrer les organisateurs de la conférence de Paix et de développement des deux Kivus, dont Vital Kamerhe. Ensuite, ce fut l'étape cruciale de Kigali où il a été reçu par "son ami" le président Paul Kagame. L'audience s'est terminée par une conférence de presse des deux hommes, au cours de laquelle Bernard Kouchner a prononcé des mots presque tabous pour la classe politique française, à savoir que la France aurait certainemenrt commis des erreurs politiques au Rwanda en 1994, mais que ses militaires n'auraient jamais été impliqués de quelque manière que ce soit dans le génocide. Pour autant, il n'est un secret pour personne que les militaires de l'opération Turquoise étaient bel et bien au service des politiciens français de l'époque. En termes clairs, s'il y a eu des erreurs politiques commises au Rwanda avant et pendant le génocide rwandais (et Kouchner le reconnaît), cela conduisait forcément les militaires français déployés à être impliqués à leur propre niveau dans ces fautes. C'est sans doute à cause de cette logique (cartésienne) que l'ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, dans le gouvernement de cohabitation dirigé par Édouard Balladur, pendant le deuxième mandat présidentielle de feu François Mitterand, est aussitôt sorti de ses gonds pour dénoncer les propos tenus par Kouchner. Il faut reconnaître que ce dernier était à l'époque du génocide l'envoyé spécial du président Mitterand et qu'il connaît plutôt bien ce qu'il qualifie de "fautes politiques" commises par la France au Rwanda (demandez à Dallaire...).
Au cours de la même conférence de presse, le président Kagame et le ministre Kouchner ont annoncé la mise en oeuvre d'un processus permettant d'éliminer les incompréhensions et autres problèmes qui ont mené à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. En d'autres termes, on veut s'engager sur la voie d'un probable rétablissement des relations diplomatiques interrompues depuis plus d'une année. Bonne chance.

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Commentaires
C
Cessons définitivement d'avoir peur, Kanambe ne saura jamais tuer 60 millions des congolais.<br /> <br /> Il y a une pétition sur le net,"www. pétition. be" <br /> <br /> Saisissons cette opportunité pour le contraindre à la démission, la communauté internationale nous regarde et attend que les Congolais prennent enfin leur destin en main. Signez s'il vous plaît.<br /> Le Congo a besoin de tous ses enfants aujourd'hui plus que jamais pour le sortir du coma<br /> Adresse de la pétition : http://www.lapetition.be/petition.php?petid=1583 Le silence est une forme de complicité <br /> Ne rien faire est une manière d'approuver <br /> La dignité réside dans la lutte<br /> Ne regardons pas ailleurs pendant que notre pays se meurt<br /> Sauver le Congo est un devoir pour tous ceux et toutes celles qui se réclament fils et filles de ce pays<br /> Ce pays est le nôtre et c'est de nous que viendra le salut du Congo
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