Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BANA CONGO
BANA CONGO
Derniers commentaires
Archives
2 décembre 2008

$

Le gouverneur de la province déchirée du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), se tenait prêt mardi à "négocier directement" avec le chef rebelle Laurent Nkunda, une main tendue qualifiée d'"initiative locale" par le gouvernement à Kinshasa.

Le gouverneur Julien Paluku, dont le territoire est le théâtre depuis trois mois de combats entre l'armée régulière et la rébellion, s'est dit lundi soir "entièrement disposé à négocier directement avec Nkunda".

Pour s'y préparer, le gouverneur a entamé mardi des consultations avec les représentants des différentes communautés ethniques de sa province (hunde, hutu, nande, tutsi, nyanga et tembo).

"Il va les rencontrer afin qu'ils donnent leur point de vue sur la crise actuelle et les moyens de trouver une solution", a expliqué à l'AFP son attaché de presse, Célestin Sibomana.

La proposition du gouverneur pourrait peut-être amorcer un dialogue au Nord-Kivu, alors que toute volonté de négociation bloquait jusqu'à présent sur le cadre à donner aux discussions.

La rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) réclame en effet l'ouverture de négociations directes avec le gouvernement de Kinshasa. Dans le cas contraire, Laurent Nkunda a menacé samedi de revenir à "la voie des armes".

De son côté, le gouvernement a répété à plusieurs reprises ne pas vouloir négocier seul-à-seul avec le CNDP. Kinshasa veut travailler dans le cadre du "programme Amani", lancé en janvier et qui inclut tous les groupes armés congolais actifs au Nord et au Sud-Kivu voisin.

Dans cette logique, le gouvernement a insisté mardi sur le fait que la proposition de Julien Paluku était "une initiative locale". Il ne l'a toutefois pas renié.

"Ce n'est pas une initiative que nous condamnons, il n'est pas interdit au gouverneur de chercher à connaître le cahier des charges de Nkunda", a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

"Si l'initiative du gouverneur permet de ramener Nkunda dans Amani, alors nous encourageons cette initiative", a-t-il ajouté.

Les rebelles ont pour leur part réagi avec prudence, s'interrogeant sur le mandat du gouverneur. "Que vaut la parole d'un gouverneur par rapport à celle d'un ministre ou du président ?", a ainsi demandé Bertrand Bisimwa, le porte-parole du CNDP.

"Nous ne pourrons pas refuser si Kinshasa veut effectivement négocier avec nous", a-t-il poursuivi, tout en craignant une "manoeuvre dilatoire" du gouvernement.

Ce développement intervient 48 heures après la visite en RDC du médiateur de l'ONU, Olusegun Obasanjo, qui a rencontré séparément le président Joseph Kabila et le chef rebelle. L'ex-chef d'Etat nigérian avait ensuite assuré "avoir fait avancer la cause de la paix".

Parallèlement, une importante délégation parlementaire congolaise est partie mardi pour Kigali, où elle doit participer à la mise en place d'un Forum des Parlements de la région des Grands Lacs.

Les présidents de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe et du Sénat Léon Kengo vont "parler avec les autorités rwandaises des possibilités de ramener la paix dans la région", a précisé une source parlementaire sous couvert d'anonymat.

Depuis la reprise des combats au Nord-Kivu à la fin août, Kinshasa accuse Kigali de soutenir la rébellion, ce que le Rwanda dément.

De son côté, Kigali exige depuis des années le désarmeent de milices hutu rwandaises, dont certains membres sont des auteurs du génocide anti-tutsi de 1994 au Rwanda réfugiés dans l'est de la RDC.

Sur le terrain, une précaire accalmie règne depuis le cessez-le-feu unilatéralement déclaré par le CNDP à la fin octobre. La rébellion s'est retirée volontairement de près de 40 km sur plusieurs axes du front nord, mais continue à mener des opérations contre des groupes armés pro-gouvernementaux.

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité