LES SIGNES DE FIN DE REGNE A KINSHASA.
Qui tuera par les armes, périra t-il par les armes ? Un rapport de Human Right Watch [1] vient révéler, la politique criminelle conduite par le pouvoir de Kinshasa et son Gouvernement n'a pas tarder à démentir ce rapport, signe que ce rapport fait trembler. Autre temps, la rébellion menace dans le Kivu et lance un ultimatum à la négociation, sinon, les armes retentiront jusqu'au palais de Kabila, cependant, Kabila ne doit son espoir que sur la MONUC qui a freiner l'avancée des rebelles, en effet, sa diplomatie sollicitant une aide militaire de la SADC piétine, une armée nationale qui pille et fait des exactions sur les terrains de combat, c'est pourquoi, le site de Kivupeace.org [2] porte son analyse sur :
« Les Signes de Fin de Règne à Kinshasa ». Y a-t-il des signes de fin de règne ? Il nous paraît encore prématuré de le croire ou de l'affirmer. Voici ci-dessous l'article qui explique le parcours politique et maladroit de Joseph Kabila de 2001 jusqu'à ses échecs actuels contre une rébellion disciplinée. Proposé par Appolinaire Noël KOULAMA :
Le Président Joseph Kabila
Depuis janvier 2001, la RDC est dirigée par Monsieur Joseph Kabila, un ancien taximan de Dar Es Salaam en Tanzanie, devenu président de la RDC dans des circonstances mystérieuses. Il est né le 04 juin 1971 à Hewa Bora II, un village qui n'existe sur aucune carte de la RDC. Selon son biographe, il aurait fait ses études primaires à Fizi et ses études secondaires à l'Ecole française de Dar Es Salaam. Drôle des choses, on ne sait ni la date, ni l'année, ni le nom de l'école où il aurait fréquenté. Pour ce qui est de l'Ecole française de Dar Es Salaam, il est tout simplement curieux de voir qu'elle forme des gens incapables de s'exprimer en Français. Cet homme n'a appris le français que sitôt arrivé à Kinshasa, dans les mallettes de l'AFDL. Ses professeurs avouent qu'il retenait très vite. De cette biographie douteuse, on remarquerait le vide total depuis 1972 jusqu'en 1996. Où était-il ? Que faisait-il ? Seule sa
participation au pouvoir en RDC et sa capacité à éliminer physiquement tous ses opposants, permet de constater qu'il a été à l'école du sadicisme et de la cruauté. Trafique d'influences oblige, en espace de six mois, il est passé de rien à Commandant des opérations de l' AFDL. Avec quel grade ? On sait seulement qu'il a fait ses premiers pas auprès de James Kabarebe, actuel chef d'Etat Major de l'armée rwandaise. En 1997, il se rend en Chine pour les études militaires, mais il ne termine pas sa formation, obligé de retourner au pays, pour s'occuper de la guerre en 1998. Laurent Désiré Kabila lui flanque le grade de Colonel, et le nomme comme Chef d'état Major adjoint des FAC (Forces Armées du Congo). En 2000, il devient responsable de la force terrestre et en janvier 2001, il devient Président de la RDC, avec le pompeux grade de Général Major. Il suscite de l'espoir aux Congolais et dans les milieux internationaux, en
prônant le dialogue avec les groupes rebelles, pour la résolution de la crise congolaise. Mais vite cet espoir se transformera en cauchemar pour les Congolais.
LA DERIVE MONARCHIQUE :
Alors que tous les Congolais voyaient le pays renaître, après plusieurs années des dictatures mobutiste, kabiliste et d'une guerre qui a vu l'implication de plusieurs armées nationales (Angola, Zimbabwe, Tchad, Namibie, Ouganda, Rwanda, etc.), la population va supporter les difficultés, sous prétexte d'attendre les élections. Mais dès la fin des élections, Joseph Kabila devient intraitable. Il méprise tout le monde, au nom de la souveraineté nationale. Il accroît la corruption à tous les niveaux de l'état et réprime durement les opposants. En fin 2006, il tente d'assassiner son adversaire au second tour de la présidentielle, Monsieur Jean Pierre Bemba. Début 2007, il s'illustre par le massacre des populations civiles du Bas-Congo. Bilan : 200 morts, selon les organisations de défense des droits de l'homme, mais 50 morts selon le pouvoir de Kinshasa. En avril 2007, il met la capitale Kinshasa à feu et à sang. Bilan : 500
morts, selon l'ambassadeur d'Allemagne à Kinshasa, et 60 morts selon le pouvoir. En janvier 2008, il s'en prend encore à la population du Bas-Congo. Sous prétexte qu'elle soutient le Bundu dia Kongo, Joseph Kabila dirige une opération militaire qui fait plus de 700 morts selon les organisations de défense des droits de l'homme, et 74 morts selon le ministre de l'intérieur. Au cours d'une réunion de crise, Joseph Kabila accuse les populations du Bas-Congo, de « sauvages et des terroristes ». Il suggère qu'ils soient « écrasées et neutralisées ». L'auteur de ces crimes ne sera autre que, la Garde Républicaine de Joseph Kabila, déguisée en policiers. A la question de savoir pourquoi son armée commet de telles exactions, il répond
: « Même l'armée américaine commet des exactions en Afghanistan et en
Irak. » En novembre 2008, il chasse le président de l'Assemblée
nationale de son bureau pour s'y installer. Cela pourrait se justifier
peut être, par la peur liée à la perte de tous ses mentors.
JOSEPH KABILA, UN HOMME SEUL :
Il n'est l'ombre d'aucun doute que Joseph Kabila était fortement soutenu par les puissances occidentales et régionales. En France, Jacques Chirac le qualifia d'homme de l'espoir. Pour cela, il envoya l'Eufor pour dissuader toute velléité de contestation d'une élection dont les résultats étaient connus d'avance. En Belgique, Louis Michel fit tout ce qu'il pouvait pour la reprise de la coopération entre la RDC et l'Union Européenne. Il qualifia Joseph Kabila de « chance pour le Congo ». En Afrique du Sud, Thabo M'beki pesait de tout son poids pour une reconnaissance internationale et régionale de l'homme venu de nulle part. Il supervisa les négociations de Sun City et proposa le schéma 1+4 qui permit de maintenir Joseph Kabila au pouvoir pendant la transition. Au Zimbabwe, Robert Mugabe affichait son soutien inconditionnel au jeune président. Il envoya ses troupes secourir le Mzee, alors menacé par plusieurs rébellions. Mais
Joseph Kabila n'a pas su capitaliser tous ces soutiens. Il se transformera en monarque, et le départ de ces soutiens ont progressivement réduit ses chances. En 2007, Jacques Chirac est remplacé par Nicolas Sarkozy qui s'engage à promouvoir la bonne gouvernance. En Belgique, Louis Michel perd son poste de Ministre des Affaires Etrangères au bénéfice de Karel De Gucht, un partisan de la bonne gouvernance. En Afrique du Sud, Thabo M'beki est contraint à la démission par l'ANC, suite à la corruption. Et au Zimbabwe, Robert Mugabe, en lutte pour sauver son poste contre Morgan Tvangirai, ne pouvait plus avoir la force de défendre un ami encombrant, lui-même dépassé par ses propres problèmes. Cette
chute des mentors, s'est accompagnée par les échecs diplomatiques
devant une rébellion qui ne cache plus sa volonté de faire partir du
pouvoir le jeune despote.
LES ECHECS DIPLOMATIQUES ET UNE REBELLION QUI AVANCE :
La
disparition de ses mentors, la progression de la mauvaise gouvernance,
les assassinats ciblés des hommes politiques et des journalistes et la
corruption généralisée, ont complètement réduit l'influence
internationale et la popularité nationale de Joseph Kabila. Malgré le soutien timide de la France, l'Union Européenne a refusée de faire descendre sur Goma, la force Artémis II, implorée par Joseph Kabila. Le Conseil de Sécurité, refusa à plusieurs reprises d'augmenter les capacités de la Monuc, estimant qu'elle coûte cher pour rien, évoquant d'autres crises sur le continent. La Communauté de Développement de l'Afrique Australe, SADC a aussi refusé d'envoyer des troupes en RDC. Prétexte : « si les Congolais ne veulent pas défendre leur pays, ce ne sont pas les autres qui iront combattre à leur place ! » Ces multiples échecs diplomatiques, doublés d'une image complètement dégradée du Chef de l'état congolais auprès de sa propre population, ont fait de Joseph Kabila, un homme sur le point de quitter le pouvoir. Pour ceux qui connaissent mieux l'évolution socio-politique de la RDC, il est clair que l'histoire est en
train de se répéter. Les assassinats du député Daniel Botethi, de madame Aimée Kabila Mulengela, fille biologique de Laurent Désiré Kabila, l'élimination physique des officiers originaires de la province d'Equateur, les assassinats ciblés des journalistes Serge Maheshe, Didace Namujomba, les débâcles et pillages des FARDC et la collaboration étroite avec les FDLR ancien génocidaires rwandais, ont
fini par mettre à nu les mésaventures d'un système en pleine
déconfiture. En septembre dernier, dans un discours à la nation, Joseph Kabila a invité le peuple congolais à la mobilisation générale contre l'ennemi : mais il a prêché dans le désert ! Tous ces signes, montrent que la page Kabila est en train d'être tournée. La rébellion du CNDP fait son bonhomme de chemin, et plusieurs députés provinciaux et nationaux démissionnent pour rejoindre le maquis. Des hauts fonctionnaires
de l'état font de même. Plusieurs hauts gradés de l'armée nationale
rejoignent la rébellion du CNDP, alors que le président « ethniquement
» élu ne bouge plus. Replié sur lui-même, désormais Joseph Kabila pense à son avenir personnel.
Et le rapport de Human Right Watch vient faire planer sur lui le
spectre d'une possible interpellation par la Cour pénale
Internationale !