A l'occasion de l'ouverture du SOMMET DE NAIROBI pour tentet de ramener la paix en RDC l'Antenne Libre ASFCO adresse cette lettre ouverte au Sécretaire Général des NU, pour qu'il se donne, corps et âme, à trouver une solution à se conflit qui ne fait que continuer à semer des victimes. Nous vous prions d'en faire une LARGE DIFFUSION- Merci

LETTRE OUVERTE
ADRESSEE A SON EXCELLENCE MONSIEUR BAN KIMOUN.
SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES A NEW YORK AUX ETATS - UNIS D´AMERIQUE.
 
Excellence Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,
 
Nous, Antenne Libre Amis Sans Frontières du Congo, venons auprès de votre haute autorité vous faire part des préoccupations, points de vue et considérations face à la situation sécuritaire qui prévaut dans la partie orientale de notre pays, la République Démocratique du Congo. Une crise qui risque d´avoir des graves répercussions incommensurables sur toute la région des Grands Lacs africains si vous ne vous y impliquez pas personnellement.
 
En effet, c´est depuis belle lurette que les populations de l´Est de la RDC ne cessent de passer des jours et des nuits de stress à cause de la situation de guerre et de violence causée par les forces rebelles du général déchu Laurent NKUNDA BATWARE appuyés par l´Armée Patriotique Ruandaise avec la bénédiction de certaines puissances occidentales, et les diverses forces négatives et étrangères qui ne veulent plus entendre parler de leur retour chez eux.
Nous saluons avec joie et espoirs l´ouverture, aujourd´hui 7 novembre 2008, de ce Sommet de Nairobi pour tenter de ramener la paix en RDC et avec ce message nous voulons apporter, très humblement, notre contribution. 
 
Excellence Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
 
Cette situation, de plus en plus confuse et alarmante, nous pousse à nous poser les questions suivantes : 
 
1.      Pourquoi la guerre encore au Congo après tous ces efforts en faveur de la paix, la sécurité et le développement, fournis non seulement par l´ONU, dont vous assumez les hautes responsabilités, l´Union Européenne, l´Union Africaine mais aussi par les congolais, et dont l´issue nous a permis les assises de la conférence de Goma sur la Paix, la Sécurité et le Développement au nord et au Sud-Kivu ?
 
C´est avec un grand regret et une grande indignation que nous constatons que, malgré la naissance du Programme Amani tel qu´il ressort de ladite conférence, il est des gens de mauvaise volonté, dont le tristement célèbre Laurent NKUNDA, principal acteur du drame vécu, qui lui sont hostiles jusqu´à vouloir son non fonctionnement, pour des raisons connues ou occultes.
 
Bien qu´il soit vrai que la RDC est l´un des rares pays, si pas le seul, au monde qui partage ses frontières avec neuf pays ; bien qu´il soit un pays dont la richesse du sol et du sous - sol regorge tous les éléments contenus dans le tableau de MENDELIEV, communément appelé tableau périodique, dont l´or, le diamant, le cuivre, le coltan, le cobalt, le wolfram, la cassitérite, ...pour ne citer que ceux-là ; bien qu´il regorge une importante et impressionnante ressource forestière et en eau, tout ceci faisant d´elle un pays potentiellement riche, cela ne doit pas constituer un motif ni une raison de la convoitise dont elle fait l´objet de la part non seulement des pays voisins de la RDC, mais aussi et surtout des grandes puissances occidentales, membres des Nations Unies.
 
Excellence Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,
 
Permettez-nous de vous dire que la richesse tant du sol que du sous-sol que regorge la RDC, son immensité qui fait d´elle le 3è pays le plus grand de l´Afrique, après le Soudan et l´Algérie ne sont ni le fait des congolais, encore moins de ses voisins, mais plutôt de la conférence de Berlin de 1885, où même pas un congolais ni un noir ne s´était retrouvé, qui avait décidé de la colonisation de l´Afrique en partageant cette dernière comme un gâteau aux différentes puissances d´abord et en fixant les frontières sur base du fameux principe « UTI POSIDETIS »(comme vous possédez) dont tous les pays africains ont hérité, entre autre la RDC.
Est-ce par cette richesse incommensurable qu´a donné le bon Dieu à la RDC, est-ce parce que les conférenciers de Berlin se seraient trompés sur la part du territoire qu´ils devaient octroyer à la RDC en lui réservant une grande portion faisant d´elle un pays 60 fois plus grand que le Ruanda et le Burundi réunis et 80 fois plus grand que son ancienne métropole, la Belgique, que ses populations doivent continuer à souffrir alors qu´elles ne bénéficient même pas, comme il se doit, de toutes ces richesses ? NON ! la guerre en RDC n´a que trop durer ; même la première ni la deuxième guerre mondiale n´avait aussi duré,  et les congolais s´en sont lassés et n´en ont pas besoin, ils n´ont besoin que d´un Congo uni et fort où règnent la paix et le développement. 
C´est depuis douze ans que nous sommes victimes d´une guerre aux contours vagues et sans causes ni motifs réels si pas la recherche de nos minerais par des firmes internationales au service des puissances occidentales, membres des Nations-Unies.
 
2.      Quelle est la part des responsabilité de la MONUC et des Nations Unies face à cette situation préoccupante de l´Est du pays ?
 
La MONUC, dans sa mission et conformément au mandat lui confié par le conseil de sécurité, est appelée à maintenir la paix en RDC en la préservant de toute situation pouvant l´entamer et l´affecter, telle est celle qui affecte l´Est de notre pays, et assurer la protection des paisibles citoyens en les préservant de tout ce qui peut nuire à leur quiétude et vie.
Mais, malheureusement, et en faisant un retour dans le passé, la MONUC est toujours parue, aux yeux des congolais, principalement nous de l´est, comme étant complice des événements macabres du genre de ceux du Nord-Kivu, cela du fait qu´à chaque fois que nos compatriotes sont menacés par les forces de NKUNDA, la MONUC n´entreprend presque aucune action pour les protéger, bien au contraire, elle facilite même les rebelles dans leurs offensives. En 2004, lors de la prise de Bukavu, nous en étions pleinement témoins. 
Que dites-vous de cet officier indien de la MONUC qui a eu le courage de décorer Laurent NKUNDA et de déclarer que ce dernier était un vrai combattant de liberté de la trempe même de MAHATMA GHANDI ?   
Un officier qui, pourtant au service de la MONUC, était appelé à protéger la population, pouvait-il ne pas assister son ami dans les opérations ? Pouvait-il ne pas équiper, armer NKUNDA des armes mises à sa disposition par votre organisation ? Comment pouvait-il ne pas livrer aux rebelles des secrets et des plans de guerre de troupes Loyalistes ? 
 
La MONUC ne s´est jamais interposée pour empêcher la progression des rebelles, elle l´a toujours fait juste quand il s´agit de la progression des troupes gouvernementales, Pourquoi ces deux poids, ces deux mesures ?
En ces jours le combats continuent, le massacre des civils à Kiwanja, tout prés de Rutshuru, ne fait que nous confirmé dans le fait que la RDC demande toute autre présence de la MONUC sur terrain. Il nous faut aller au-delà du simple aide humanitaire. Il faut que la région retrouve la paix. Les aides humanitaires serviront seulement pour aujourd´hui, mais les gens on besoin de tranquillité et de sureté pour s´en donner au développement et au progrès.   
Toute cette masse de gens qui vient de se refugier dans le camp de la MONUC, et qui fui les tueries sauvages de Kiwanja, n´est qu´un alarme bien clair,  bien sur déjà entendu ailleurs, que le Sommet de Nairobi, sous votre égide, doit pouvoir en prendre conscience et trouver toutes les possibles voies et moyens pour une solution radicale. 
Nous avons bien apprécié la décision de la MONUC de défendre la ville de Goma contre toute incursion des rebelles de Nkunda, et si possible intervenir aussi avec les armes. 
 
Monsieur Kudura Kasongo, porte-parole du président de la République démocratique du Congo, a accusé vendredi les rebelles du général déchu Laurent Nkunda d'avoir commis des "tueries" dans l'Est du pays mais a aussi  dénoncé, sans mâcher ses paroles l'inaction de l'ONU face à ces exactions. Il a dit : "Il y a des tueries de commises et apparemment la Monuc (Mission de l'ONU en RDC) n'a rien fait". Et cela dans ses déclarations à la presse à Nairobi avant le début d'un sommet international sur le conflit.
 
Excellence Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
 
La récente démission du général espagnol VICENTE Diaz de Villegas, commandant en chef des forces de la MONUC, par vous nommé, à peine qu´il ait réalisé trois semaines à ce poste, pourtant de prestige et de renommé, est significative et éloquente et ne fait que corroborer les soupçons des congolais par rapport à la présumée complicité qu´ils ont toujours reprochée à la MONUC dans cette guerre. Les différentes explications données officiellement par la MONUC n´ont pas réussies à fouger ces suspicions.
Nous pensons que cette démission n´est pas un fait du hasard, mais le fruit d´une réflexion faite, dans un bref délai, par un digne homme, plein d´humanisme qui n´a pas voulu cautionner cette irresponsabilité manifeste des Nations Unies et cette complicité manifeste de cet organisme dans ce drame qui mâche notre pays. Le général Vicente Diaz de Villegas a compris qu´il ne pouvait continuer à oeuvrer dans une situation dont il ne comprend ni les tenants ni les aboutissants et a préféré vous rendre son tablier afin de ne pas avoir une conscience lourde et plein de remords et reproches. Voilà, excellence monsieur le secrétaire général, un exemple, un modèle qui devrait nous interpeller tous et vous interpeller afin de recadrer le tir avant que l´apocalypse arrive. Nous profitons pour saluer en passant la bravoure de ce digne fils de l´humanité. 
 
Excellence Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
 
Ces genres de situation ne peuvent que susciter des questions de la part des citoyens congolais, notamment sur la nature de la mission et du rôle de la MONUC et sur les vrais protagonistes dans cette salle guerre.
Quelle est la part de responsabilité des Nations Unies dans ce drame ? La MONUC fait elle quelque chose pour éviter ce drame ?
 
Il nous semble, à notre humble avis, que la MONUC est incapable d´assurer sa mission dans notre pays et cette incapacité n´est autre que l´absence de volonté dans le chef des dirigeants de cette organisation. Pourquoi les Nations-Unies interviennent toujours avec efficacité sous d´autres cieux ? Est-ce seulement parce que nous sommes congolais que devons subir une telle discrimination de la part de votre organisation ? 
 
Nous vous rappelons que la MONUC est la plus grande mission de l´ONU à travers le monde avec plus 17milles hommes de troupe. Que font ces milliers d´hommes ? Sont-ils venus pour faire du tourisme dans notre pays ? Et pourtant tout le monde est au courant, des énormes dépenses que cette mission coute aux Nation Unies. il suffit d´interroger Internet et vous aurez les chiffres en main. 
 
La mission française d´ARTEMIS en ITURI avec moins de troupes que celles de la MONUC n´avait-elle pas mis fin aux troubles en ITURI ? pourquoi la MONUC ne doit elle pas faire la même chose au Nord-Kivu ?
 
Des manifestations de colère contre la MONUC organisées un peu partout dans le pays ne devraient pas être considérées comme une folie des citoyens congolais, mais bien plus, comme le reflet d´une déception manifeste de la part de ces derniers qui n´ont plus aucune confiance en ces hommes et femmes venus, pourtant, sous prétexte de maintenir la paix et de nous protéger.
Tous ces éléments, excellence, ne font que renforcer l´inquiétude qui a toujours habité les populations congolaises par rapport à la mission assignée à la MONUC.
 
Vu tout ce qui précède et en tenant compte, nous, Antenne Libre Amis Sans Frontières du Congo (en sigle ASFCO) , vous suggérions ce qui suit :
 
1.      Que vous vous impliquiez personnellement en tant que Secrétaire Général des Nations Unies, en usant de toutes les prérogatives qui vous sont reconnues pour mettre fin à cette sale guerre qu´on veut, coûte que coûte, imposer au peuple congolais. Le langage diplomatique doit être plus dur et sévère qui n´admet plus tergiversions et compromis. 
 
2.      Instruire la MONUC par le biais de votre envoyé spécial en RDC, Alan Doss, de passer concrètement et effectivement à l´action et la doter de tous les moyens nécessaires pour l´accomplissement de sa mission. Devant une masse d´un million de personne en fuite, que les télévisions du monde entier nous ont montré, on ne reste pas indifférents comme vos chars de combats qui semblaient rouler en vitesse sans se rendre compte des pauvres gens qui marchaient sur les bords de la route. 
 
3.      Si le Conseil de Sécurité proroge le mandat de la MONUC au-delà du 31 décembre 2008, nous vous prions de vouloir finalement oeuvrer à la lumière des déclaration et suggestions du CS 9213 du 21/12/2007, et changer le mandat de la MONUC du maintien de la paix à celui de l´imposition de la paix, en aidant la RDC à la capture et conséquente mise à disposition de la justice, de tous les fauteurs de troubles et de meurtres. Ainsi on pourra mettre fin à l´impunité
 
4.      Ce qui compte avant tout dans notre région de l´Est de la RDC est d´en finir avec la guerre, les armes, et les violences de tout genre. Notre gouvernement a été incapable à « imposer » la paix par manque surtout de volonté politique et réelle qui au contraire, malgré les mille déclarations, sur terrain semble montrer des options de complicité cachée. La Communauté Européenne n´intervient pas avec des soldats car elle a affirmée ouvertement, par la bouche de L. Michel, Commissaire européen à l´aide humanitaire et au développement : « S´il s´agit d´une force militaire pour régler le conflit j´y ne crois pas...il faudra sans doute renforcer la MONUC... ». Dans votre vingt-sixième rapport sur la MONUC (S/2008/433) vous disiez au paragraphe 77 « pour s´acquitter de son mandat, la MONUC doit être dotée des contingents capables d´une grande mobilité et d´une grande souplesse. En application du
mandat qui lui incombe en vertu du Chapitre VII de la charte, elle doit aussi être prête à recourir de manière appropriée à la force conformément aux règles d´engagement, à la fois pour protéger les civils et pour appuyer les processus de Nairobi et de Goma, y compris au moyen d´opérations militaires (...), i est temps de passer de vos bons discours aux actions concrètes, « Si vis pacem, para bellum », dit-on.
 
 
Conclusion
 
Excellence Monsieur le Secrétaire Général des Nation Unies,
 
Le sonnet d´alarme que nous venons de vous faire entendre c´est le cris d´urgence de ces millions de misérables , vieux, enfants, femmes et hommes, sains et malades, qui sous le poids de la souffrance et de très peu de choses qui peuvent sauver, se retrouvent en fuite à la merci de la famine et des intempéries dont les fortes pluies de saison.
 
La RDC a trop payé en vies humaines, presque 6 millions de victimes innocentes. Voulons-nous, avec notre indifférence, ou nos choix aveugles de politiques partiaires, augmenter ce chiffre et continuer cette guerre inutile et génocidaire ? C´est à vous le dernier mot. 
 
Nous le savons et en sommes très conscients de cette malédiction qui incombe sur notre pays, la richesse de son sous-sol qui, convoitée par tous, reste le défi majeure à combattre et à éliminer. 
 
Nous le savons que notre pays résulte parmi les pays les plus pourris du globe, car beaucoup des ses fils, nourris d´égoïsme et d´intérêts personnels n´aimant pas cette terre, l´ont déjà vendue à des gens sans scrupules. C´est à vous une parole franche et sévère pour tous les acteurs de cette guerre, tels que Museveni, Kagame, Kabila, Nkunda et Nkurunziza.
 
Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Secrétaire des Nations Unies, nos sentiments de haute considération et nous vous remercions de tout coeur pour avoir pris un peu de temps et nous lire.
 
Bukavu : ce 07 novembre 2008
 
Antenne Libre ASFCO (Les Amis Sans Frontières du Congo)