Kinshasa a tremblé mardi dernier, entre 9 et 10 heures, dans les parages du Palais du peuple. Précisément, aux alentours des bâtiments abandonnés de l’Institut de l’enseignement médical de Kasa-vubu, où des armes de guerre ont crépité sans qu’on puisse réaliser ce qui se passait sur le terrain. Des témoins affirment encore aujourd’hui que cette fusillade a provoqué la débandade générale dans le quartier Christ-Roi et même sur l’avenue Pierre Mulele.Ils ont vu des gens courir dans tous les sens, cherchant à trouver un abri en attendant de s’expliquer ce qui se passait.

Comme dans pareilles circonstances et dans la confusion générale, quelques balles perdues ont atteint des passants. On cite un enfant touché au bras, un autre atteint à l’épaule gauche, sans compter tant d’autres victimes qui s’en ont sorti avec des blessures et n’ont pas pu être identifiées, ni prises en charge. Cette ambiance d’insécurité en pleine journée, a fait dévier, comme il fallait s’y attendre, la circulation sur les avenues Saïo, Victoire, du Palais du peuple et Assosa. Alors qu’on attendait un communiqué officiel dans la journée, aucun message n’a été donné jusque la nuit, pour apaiser la population kinoise traumatisée. Hier, d’autres crépitements d’armes de guerre ont été entendus entre 12 et 13 heures dans le périmètre de la station d’épuration d’eau de la Regideso de l’Ozone. Cette autre fusillade dont on ignore l’origine, a également semé la panique au sein de la population civile habitant cette partie de la ville, incapable de s’expliquer les raisons de cet incident. Le soir, les responsables de la ville se murées de nouveau, dans un silence plus qu’inquiétant qui n’a pas permis de rassurer les Kinois. Encore une fois, la capitale a enregistré en deux jours successifs, des incidents isolés par-ci par-là et des victimes désemparées et abandonnées à leur triste sort. On déplore l’absence d’une explication claire de l’autorité urbaine sur l’un ou l’autre cas, laissant la population toujours branchée sur des rumeurs de toutes sortes. Pourtant, il est souhaitable que les Kinois sachent ce qui se passe dans leur ville. Et s’il y a encore quelques poches d’insécurité, ou quelques nids des malfaiteurs, il est impérieux qu’elle soit mise à contribution pour apporter sa collaboration aux forces de l’ordre, comme elle a eu à le faire, lors de la traque des membres de la pègre et de la tentative d’agression de la capitale à partir du district de la Tshangu. A cette occasion, elle a fait échec aux agresseurs qui sont tombés entre les mains des forces loyalistes. Le déficit d’information laisse souvent libre court aux ragots et annihile la confiance envers les dirigeants. Qu’on se le dise