Bas-Congo : Un ruban noir en signe de boycottage de la caravane de la paix
Bas-Congo : Un ruban noir en signe de boycottage de la caravane de la paix
Au moment où la flamme olympique a du mal à se frayer son chemin à Paris, Londres, New Delhi, Islamabad, USA etc au Congo-Kinshasa Denis Kalume, le ministre de l’intérieur de Joseph Kabila se prépare à donner le coup d’envoi d’une caravane de la paix à travers les grands centres du Kongo-central (Bas-Congo)
N’est-ce pas une insulte que d’organiser cette caravane aux allures plutôt triomphalistes ? N’est-ce pas cracher sur toutes ces morts innocentes jetées dans le fleuve ou encore enterrées sans dignité aucune dans des fosses communes au moment où les bourreaux de ces victimes vivent en toute impunité ? Quel culot pour Kabila, Denis Kalume, le gouvernement congolais… d’organiser une telle caravane après avoir incendié de centaines de maisons de Ne Kongo et condamnés ceux-ci à l’errance ou à une vie primitive dans la forêt ? Quelle incongruence, que de chercher à y associer Ne Muanda Nsemi dont le mouvement a été proscrit, et ses frères ainsi que ses sœurs Ne Kongo massacrés, violés, pillés … ?
S’il faut considérer l’indifférence dont ont fait montre les gouvernements congolais successifs depuis 2002 à ce jour face aux massacres récurrents d’adeptes de Bundu dia Kongo (BDK) ;
S’il faut se rendre compte de la décision du gouvernement Gizenga d’interdire ce mouvement au cours d’un conseil de ministres tenu à Matadi en terre Ne Kongo sous la direction de Joseph Kabila, sans aucune pensée ou observation d’une minute de silence en hommage aux victimes innocents ;
S’il faut constater qu’au moment où Denis Kalume s’affaire à lancer cette caravane, les bourreaux de toutes ces victimes Ne Kongo cités pourtant dans différents rapports internationaux (Monuc, Human Rights Watch,… ) continuent à vivre en toute quiétude pendant que la chasse aux adeptes de BDK et assimilés se poursuit comme le dénoncent les réseaux locaux de défense des droits de l’homme (Reprodhoc et Renadhoc ) :
Quand Joseph kabila de concert avec son ministre de l’intérieur Denis Kalume déversent tout un contingent militaire dans lequel se trouve des soldats étrangers notamment rwandais et angolais pour maintenir le Kongo Central en état de siège et condamnés ses fils et filles à l‘ errance ;
S’il faut constater que le gouvernement parallèle de Joseph Kabila sous la direction de Denis Kalume ait réussi à faire disparaître nuitamment toute trace de fosses communes d’adeptes de BDK et assimilés découvertes à Manterne près de Boma ;
Bref, toutes ces incohérences du gouvernement central congolais amènent à constater que cette caravane, c’est de la poudre aux yeux. Comment donc inviter symboliquement la population à la paix et " dépêcher à la fois un millier d’hommes en uniforme (policiers de la Pir, la Garde républicaine basée à Mbanza- Ngungu, d’autres unités des Fardc et d’autres venus d’Angola comme vient de l’indiquer récemment M. Pamphile Mbwangi secrétaire exécutif du Réseau provincial des Ongdh du Bas-Congo,(Reprodhoc), ? "
Comme on peut le constater le plan machiavélique de Kabila et sa bande contre la province du Kongo Central et ses ressortissants n’a pas été mis au frigo contrairement aux intentions de paix affichées. Il appartient donc au peuple Ne Kongo de ne pas se laisser prendre au piège si joliment tendu par ceux qui foulent aux pieds sa tradition humaniste et de respect pour les morts.
En réponse à cette profanation et cruauté vis-à-vis du peuple Ne Kongo, celui-ci, toute tendance confondue, doit impérativement boycotter cette caravane soit disant de la paix. Aussi doit-il arborer une banderole noire à l’entrée de la province, de ses centres urbains et ses villages en signe de deuil et de boycottage de cette caravane contre productive. Dans le même ordre d’idées, l’appel est aussi à lancer à nos sœurs et frères résidants au Kongo central comme à Kinshasa de porter ostensiblement un ruban noir pour dénoncer les violations de droits humains non seulement au Kongo central, mais aussi au Kivu, Equateur, Kasaï occidental et oriental, province orientale, Bandundu, Katanga et Kinshasa.
Aussi convient-il encore de lancer un appel en direction de Ne Muanda Nsemi " N’longi a Kongo " à se désolidariser de ce projet humiliant de « caravane soit disant de la paix » et de se concentrer à son initiative de traduire le gouvernement congolais devant la Cour Pénale Internationale. Cette initiative, c’est aussi un autre ruban noir à apporter à cette cour le moment venu.
Blaise B. Mantoto
Courriel : bula_mantoto@yahoo.fr