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BANA CONGO
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5 avril 2007

Libérez Marie-Thérèse Nlandu !

Ne la laissons pas Marie-Thérèse Nlandu dans la solitude où veut la confiner la dictature

Les Chinois disent : « former un homme, c’est éduquer un homme, mais former une femme, c’est éduquer toute une Nation ». Ils disent aussi que si l’on donne un poisson à un homme, on le nourrit un jour, mais que si on lui apprend à pêcher, on lui donnera à manger toute sa vie. Ils ont aussi dit que la femme, c’est moitié du ciel. Au propre comme au figuré. Je fais partie des Congolaises dites de la « génération sacrifiée » ou « perdue ». Et Marie-Thérèse qui est ma cadette, fait partie de cette génération-là. Nous avons eu la chance d’avoir étudié dans les meilleures écoles et dans les meilleures conditions que nos enfants et petits enfants. Même si nous n’avons pas eu la chance de prendre notre place réelle dans une société plus que machiste de la deuxième République. Et beaucoup de Zaïrois n’ont découvert le talent et la grâce de Marie-Thérèse que lorsqu’elle remplaça son homonyme Marie-Thérèse Basiala, qui, elle-même, avait succédé à Adrienne Ekila aux fonctions de conseillère Juridique du Président de la République. Elles ont toutes les trois brillé par leur charme lorsqu’elles portaient à la connaissance de toute la Nation les fameuses ordonnances présidentielles portant nomination des nouveaux membres des Conseils exécutifs ou autres corps constitués. A ces occasions-là, Marie-Thérèse Nlandu et ses deux aînées n’étaient pas portées au devant de la scène nationale parce qu’elles étaient « épouses de… », mais en leur qualité de conseillères du Président de la République, donc ès qualité comme diraient les latinistes. Avant d’en arriver là, je me souviens que Marie-Thérèse était déjà au Barreau de Kinshasa. Je me souviens aussi qu’elle a été directrice de cabinet du Premier ministre Nguz-a-Karl I Bond. Pour défendre ses idées, elle n’a pas hésité à se présenter à l’élection présidentielle, même si sa propre sœur était aussi dans la course. A ceux qui ne l’ont découverte qu’à cette occasion, je dis simplement : voici celle qu’on a bâillonnée, voici celle qu’on laisse croupir dans un cachot de la prison de Makala. Où sont passées toutes les égéries de la nouvelle vague politique congolaise de l’après 17 mai 1997, et tous les ténors des barreaux de toutes les juridictions congolaises ? Et nous, de la « génération sacrifiée », pourquoi nous taisons-nous ? Le pouvoir appartient aux politiciens, dit-on. Depuis l’arrestation de Marie-Thérèse, il y a eu des députées, des sénatrices, des ministres femmes. Il doit encore y avoir des femmes mandataires publics et toute une variété des femmes cadres, des organisées et des solitaires, des anonymes. Bref, la moitié du Congo. Pourquoi nous taisons-nous ? Ne voyons-nous pas que Kabila est en train de nous ramener 40 ans en arrière, même s’il n’y a pas encore de « Dialelo » et autres « Institut Makanda Kabobi » ? Où que nous soyons, réveillons-nous comme une seule femme pour crier d’une même voix : « Libérez Marie-Thérèse Nlandu ». A toutes celles qui ont l’occasion de fréquenter ce site, je demande que chacune prenne la résolution de matérialiser ce cri en écrivant à Joseph Kabila un mot demandant la libération de Marie-Thérèse. Elle est notre sœur, grande sœur, petite sœur, mère, cousine, tante, grand-mère, grand-tante, amie. Ne la laissons pas dans la solitude où veut la confiner la dictature. Marie-Thérèse a fait le choix de défendre les faibles et de se battre pour les droits et libertés individuels, osons lui montrer que nous ne sommes in sourdes, in aveugles. Lorsque vous croyez croiser un Congolais, qui qu’il soit, dites-lui : « Libérez Marie-Thérèse ». Qui sait, peut-être allez-vous le dire à quelqu’un qui peut le rapporter à Kabila ou à ses maîtres ?

Jacqueline Dumba

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